Chapitre II

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J’atteignis la rivière peu de temps après, l’air déjà se chargeait d’électricité, je pouvais commencer à sentir l’odeur de la pluie prête à s’abattre sur moi telle la foudre de Dieux que je ne connais plus. Il est vrai que durant tout ma longue période d’errance je n’ai pas eu à faire appel à la foi pour y croire, d’ailleurs est il encore possible de croire en quelque chose ? Aucun pessimisme dans ces mots juste une pointe de clairvoyance. Mais si, bien sûr qu’au fond je crois encore, la preuve c’est que mes douleurs de baroudeur se taisent et me laissent aller de l’avant, c’est que j’espère atteindre un but que je ne me suis même pas fixé.

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Le chant de la rivière me renvoie comme la complainte de mes deux amis Xgfhhl et wxghll, à peine parti que ses deux bougres végétaliens me manquent, je suis pourtant certain qu’ils sont ravis de me voir partir ainsi à l’aventure. Je prends un instant pour me désaltérer, tout est si saturé d’un coup. J’en aurais presque l’échine qui me picote, ma carcasse ne finira donc jamais de me faire défaut. Me voilà ravigoté, près à reprendre ma route. Je sens les spores des fougères caresser ma blessure, il m’en faudra plus que cela pour m’arrêter ! Mais tout se fait désormais plus dense, les soleils ne sont pourtant pas encore sur le point de se coucher que déjà les feuilles de tous ces arbres qui m’entourent occultent les rayons de ces deux astres. Cela serait il le signe d’un présage ? Je veux en avoir le cœur net, ce même cœur qui n’a cessé de battre et de se battre, je lui dois beaucoup alors je vais tenter de le ménager un peu.

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Je continue ma marche qui se veut de plus en plus périlleuse, avec ces foutues lianes que l’on croirait presque vivantes tant elles aiment venir s’enrouler autour de mes chevilles et de mes poignets. Quelque part cela n’est pas désagréable, se faire ainsi enlacer, ça me manquerait presque, avoir une présence qui me ressemble, près de moi. Mon bâton va finir par me porter si ça continue, mes poumons commencent à me brûler avec la montée de cette colline. Je ne lâcherai rien, trois heures bientôt que je suis parti alors non, encore un peu, ne serait ce que pour voir ce que m’offrira la vue une fois arrivé au sommet.

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Je peux entendre le clapotis des gouttes résonner sur les feuilles, et je finis surtout par les sentir, il ne fait pas froid, mais pas encore assez chaud pour savourer ce genre de pluie. Je décide de me confectionner une sorte de parapluie avec ce que je trouve ça et là, mais sans résultat, et puis j’ai affronté bien pire qu’une averse. Le sommet se rapproche, encore un effort. La pente devient de plus en plus boueuse, et me voilà un moins de temps qu’il ne faut pour le dire à plat ventre, de la terre entre les dents. Un masque naturel pour le visage, après ça aura sûrement du bon sauf que là je commence à fulminer juste un peu. Je me ressaisis, me relève en m’appuie encore un peu plus sur mon vieux compagnon d’infortune. Je peux à présent entendre le tonnerre gronder, il y a trop d’éléments réunis pour le seul homme que je suis…ou que je crois être…

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ha la gadoue...