pour info, je post ici la suite d'une hisoire qu'on écrit à +zieurs., se reporter à juin 08 pour les précédents chapitres

La nuit commence alors à filtrer toutes espèces vivantes sur cette planète, dont moi, de ses rayons de lumière noire. Je suis exténué par cette marche périlleuse entreprise aujourd'hui et pourtant je voudrais, paradoxalement, ne pas m'abandonner au sommeil. Oui la peur s'empare de moi et je n'ai pas honte. Et pourtant je suis persuadé que dans mes rêves se cachent encore bien des secrets. Je me sens prêt à y être confronté. Je me force à fermer les yeux mais les bruits des animaux nocturnes me glacent le sang. Cette grotte a un écho digne de la plus haute cathédrale. Je suis pourtant habitué aux sifflements, aux grondements, aux bruits des pattes qui rampent ou des langues qui se tirent mais là j'avoue frissonner. Je dois me calmer. Les deux soleils maintenant sont endormis et Isabella attend ce moment pour me délivrer des messages. Je le sais, je le sens. Tout à coup ma cuisse me démange, l'impression qu'en de ces mille-pattes, ou 4000 pattes devrais je dire a encore du se faufiler sous mes vêtements, mais ce n'est pas le simple frottement qui me dérange j'ai une nette sensation de brûlure...c'est chaud, de plus en plus. Vite j'enlève mon short et là sur ma cuisse je vois une marque rouge mais pas de mille-pattes. Brûlé au deuxième degré, c'est une certitude, vu l'ampleur de la marque et ma peau qui déjà se veut boursouflée.

Flash. Je me sens comme projeté au sol tant la vision est violente. Une tortue. Une tortue? Bon dieu c'est quoi ce bordel! Voilà que j'ai des visons de cet animal...et là je m'inquiète, tu parles d'un message et en quoi cela va pouvoir m'aider à me retrouver moi et l'autre monde qui quelque part m'attend...

Il me faut sortir de la grotte pour essayer de trouver cet arbre que j'ai nommé le « guéritout » afin d'appliquer une de ces feuilles grasses sur ma brûlure. Car ici, toute plaie non soignée et vous êtes bon pour vous amputer un membre en vous le rognant avec les dents. Je me lève doucement et me dirige vers la sortie. Mais non, je ne dois plus bouger. La tortue! Oui, je me souviens maintenant, c'est la forme d'une marque de naissance...située sur une cuisse droite...ma cuisse? Je me mets à grincer des dents tant tout cela me paraît absurde. Merci Isabelle, vraiment merci, si c'était là ton seul message pour ce soir me voilà sauvé! Je donne alors un violent coup de pied dans ce qui ressemble à une noix de coco et qui se trouve au sol. Et ça se met à percuter les parois de la grotte dans un bruit d'os qui éclatent. Et pour couronner le tout je me suis fait un mal de chien au gros orteil en frappant...

Pourquoi le souvenir de cette tâche? Il y a forcément une corrélation entre elle et moi. Et pourquoi m'avoir provoqué cette brûlure. Le prix à payer pour se souvenir me semble subir une sacrée inflation. Qu'en sera t'il de ma prochaine vision, me ferais je fouetter à sang par un cuir de cravache invisible ou vais je me faire mordre par un monstre à trois têtes ou que sais je encore. Je me mets à vérifier l'état de ma brûlure. Une énorme cloque apparaît, du bout du doigt je touche et là...Mais oui! Cette tâche de naissance est la mienne, c'est même pour cette raison qu'à la piscine mes petits copains me charriaient «Hé la tortue on fait la course dans le grain bain »! oui cette tâche m'appartenait et pourtant elle n'était plus présente sur ma peau depuis mon arrivée sur Isabelle. Cette plaie chaude m'a en fait aidé à repenser à ce détail physique. Pourquoi je ne possédais plus cette marque. Y'a t'il d'autres de choses de moi qui auraient disparu durant mon périple dans l'espace.

Une idée saugrenue ma traverse alors l'esprit : et si ce corps n 'était pas le mien...

Et si ce corps n'était pas le mien...et ce chiffre 29, ce mois, octobre, cette porte sans nom. Il est grand temps pour moi de comprendre. Je reprends la direction de la sortie, et me dirige quasi à l'aveugle dans la végétation qui se veut à présent hostile.

Là oui je commence à me sentir fatigué, j'ai juste envie de soigner ma plaie, de m'endormir et de ne surtout pas rêver...

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